mardi 31 octobre 2023

REUSSIR L’ELEVAGE HIVERNAL

 REUSSIR L’ELEVAGE HIVERNAL

Réussir l’élevage hivernal c’est tout d’abord élever de beaux jeunes avec une santé resplendissante et un pourcentage de fécondité avoisinant les 100 %. Les jeunes en bonne santé vont bénéficier d’une excellente immunité pour affronter leur vie de concours sans gros problème. Nous allons examiner les différents points relatifs pour un bonne réussite de cet élevage particulier.
L’appareil reproducteur
Afin de bien comprendre les particularités de ce type d’élevage, un petit rappel de la reproduction est nécessaire. Pendant la période hivernale, les appareils reproducteurs sont au repos et mâle et femelle sont sexuellement inactifs . Il n’y a pas production de spermatozoïdes et les follicules ovariens sont de petite taille. Dès la fin de l’hiver, des transformations vont s’opérer. Les pigeons captent de nombreux signes dans leur environnement extérieur. L’augmentation de la température mais surtout de la durée d’ensoleillement exercent une influence considérable sur le succès de la reproduction. Nos pigeons possèdent une horloge biologique réglée pour débuter l’élevage à partir de la mi-février. La lumière est un facteur clef pour la réussite de la reproduction. Cela va déclencher des changements physiologiques importants et certaines hormones vont être secrétées et interagir pour aboutir au développement des organes reproductifs (testicules et ovaires) qui à leur tour vont produire les hormones sexuelles. Lors de la réunion des partenaires, le mâle va débuter sa parade amoureuse (chasse à nid) poursuivant inlassablement la femelle choisie. Cette conquête amoureuse a un effet bénéfique sur l’ovulation.
Un processus biologique important
La reproduction est le processus important de la vie car la tendance naturelle des individus est de se perpétuer au cours du temps et donc de transmettre son matériel génétique.
Les observations, dans des conditions naturelles, ont permis de constater que de nombreux oiseaux perdent du poids pendant l’incubation. L’engraissement des pigeons femelles est une réponse comportementale à la future dépense d’énergie qui sera liée à la demande de chaleur importante à fournir lors de la couvaison des œufs : maintien de la température corporelle et des œufs à une température voisine de 39° C, alors que la température extérieure est largement en-dessous de 0° C. Imaginez la « chaudière interne» dont doit être pourvue la femelle : cette fourniture de chaleur n’est possible qu’avec la combustion d’un seul carburant : les graisses. Or l’incubation des œufs va durer 18 jours, il faut donc que la réserve soit conséquente !
Les pigeonneaux précoces
Les quelques notions qui précèdent nous montrent à quel point il est important de préparer l’élevage des jeunes précoces que nous destinons aux concours.
Nous forçons nos pigeons voyageurs à se reproduire pendant une période de l’année où la règle dans la nature est principalement consacrée à la survie. Pour réussir cet élevage précoce nous disposons de 3 interrupteurs : la lumière, la chaleur et la nourriture.
La lumière
Pour préparer les pigeons à l’élevage, il faut augmenter progressivement la photopériode pour arriver à une durée de 16 heures répartie sur la journée de 6 h le matin à 22 h le soir. Pour cela il est intéressant d’utiliser un minuteur, muni d’un dimmer (simulateur aube-coucher) qui permettra aux pigeons de regagner les casiers en toute quiétude et évitera donc pas mal de casse d’œufs. Certains types de lampes sont certainement plus appropriés. Les éleveurs d’oiseaux et notamment de perroquets utilisent des lampes spéciales (Bird lamp d’Arcadia, Avilux ou de Hagen). Il y a également une intensité optimale de lumière, ni trop, ni trop peu, le bon sens doit nous guider assez facilement.
Les aléas climatiques
La chaleur constitue, pour la majorité des colombophiles qui élèvent dans des colombiers de jardin dépourvus d’installation de chauffage, le point le plus délicat. Sur cet aspect nous sommes beaucoup plus tributaires des aléas climatiques.
D’un point de vue biologique, nous avons vu l’importance de la reproduction dans la continuité des espèces et du pigeon en particulier dont les 2 jeunes nécessitent des soins attentifs. D’instinct, la femelle va pondre si les stimuli environnementaux sont favorables à la réussite de l’élevage. Donc lors de grands froids elle aura tendance à retarder la ponte attendant des conditions plus clémentes.
C’est une erreur de penser que les pontes tardives sont occasionnées par un embonpoint excessif des femelles. Une erreur courante est de vouloir faire maigrir les pigeons par une diète prolongée et l’administration d’un régime carencé (à base d’orge). Il faut au contraire maintenir les 2 autres interrupteurs actionnés : maintien du photopériodisme et distribution d’une ration à haute valeur énergétique et de compléments alimentaires spécifiques pour l’élevage.
La nourriture
La nourriture est évidemment essentielle, surtout pour les femelles qui vont fournir la dépense énergétique la plus importante : formation des 2 œufs avec toute la réserve de nutriments nécessaires au développement de l’embryon, incubation des œufs 😊 fourniture de chaleur importante) pendant de longues heures. Une attention particulière sera donc accordée aux femelles avant l’accouplement, car il est possible que le mâle dans une chasse au nid fougueuse, ne leur laisse guère de temps pour s’alimenter. En cette période de temps froids, un léger embonpoint des pigeons est normal et conseillé. La ration doit comporter des graines oléagineuses riches à la fois en protéines et en graisses.
Avec la production agricole intensive il est possible que le meilleur des mélanges soit carencé en oligo-éléments indispensables à une bonne fertilité. Or certains oligo-éléments sont indispensables pour la fertilité.
Un apport de calcium est absolument nécessaire à l’équilibre de la ration de graines surtout lors de l’accouplement et de la ponte. Pendant cette période, la femelle a un besoin accru en calcium pour la formation d’une coquille solide. Les réserves en calcium s’épuisent et doivent être rapidement reconstituées. Si une carence existe le colombophile observera des pontes tardives et une fragilité des coquilles et parfois des troubles de la locomotion chez les femelles.
Certains oligo-éléments comme le zinc et le cuivre jouent un rôle primordial dans les performances reproductrices des oiseaux et la qualité du sperme, mais également sur le développement, l’ossature et l’immunité des jeunes dans le nid. Il en est de même pour certaines vitamines, comme la vitamine E qui favorise la reproduction. Lors de carence en vitamine E, les femelles peuvent être fécondées mais le fœtus ne se développe pas. Les différents ingrédients nécessaires à la réussite de cet élevage ont été réunis dans une spécialité dédiée aussi bien à la préparation de l’élevage qu’à la croissance des jeunes : CALCITONIC.
Dr Jean Pierre Duchatel

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